Océane : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Michaël Jonvel : Je suis Michael Jonvel, je suis chargé de mission transport et mobilité au sein de la communauté de commune du Sel et du Vermois. Je m’occupe également accessoirement du système d’information géographique et du développement économique.
O : Pouvez-vous nous en dire plus sur votre réseau ?
M.J : Pour parler de mon réseau, je vais commencer par décrire notre territoire. Nous sommes un territoire composé de 16 communes qui comporte 4 communes urbaines et 12 villages. Le territoire est compris entre la métropole du Grand Nancy et le pays du Lunévillois. Nous faisons partie du Syndicat Mixte des Transports Suburbains de Nancy (SMTSN) et du bassin de vie de l’agglomération de Nancy.
Le syndicat mixte nous permet d’avoir un réseau suburbain qui est en interconnexion avec le réseau STAN de la métropole du Grand Nancy qui vient donc servir le territoire du Grand Nancy.
Cette information est importante, car nous disposons de l’intégration tarifaire. L’intégration tarifaire est un dispositif assez novateur en France qui permet de se déplacer sur différents réseaux avec un même titre de transport, une même tarification et un même support billettique. Aujourd’hui cette intégration tarifaire est incomplète puisqu’elle n’est pas encore déployée sur notre territoire contrairement aux autres membres du SMTSN. Si tout se passe bien, à partir du 1er septembre 2022 vous pourrez avec le même titre de transport, vous pourrez en septembre 2022 avec le même titre de transport prendre : la navette Sel et Vermois, le TER de la SNCF (avec un titre mixité) et le réseau STAN avec une validité d’une heure et demie.
Ce type de fonctionnement est très important pour les usagers puisqu’il facilite grandement la chaîne de déplacement.
Concernant le nombre de voyageurs, il faut savoir que notre réseau est assez jeune, nous avons commencé à exploiter à partir du 1er septembre 2019 sous sa forme actuelle avec une ligne de transport qui dessert les 4 communes urbaines et un transport à la demande pour les 12 villages.
Aujourd’hui, sur la ligne de transport Sel et Vermois (la navette), nous sommes environ à 5000 voyageurs par mois ce qui correspond environ à 200 voyageurs par jour, avec un ratio voyage par kilomètre très intéressant si nous le comparons à d’autres réseaux urbains de lignes structurantes urbaines sur des territoires de même importance en France.
O : Nous savons que la crise sanitaire a ébranlé l’ensemble des activités et notamment les transports en commun. Comment avez-vous vécu la situation ? Quel impact sur votre réseau ?
M.J : Effectivement l’impact a été important sur notre réseau puisque nous avons dû diminuer de 50% l’offre durant le premier confinement à partir du 7 mars qui a provoqué une baisse drastique de la fréquentation.
Cependant, nous avons tout de même gardé une fréquentation minimale de 1000 voyageurs par mois soit ⅕ de la fréquentation actuelle pour la simple est bonne raison que notre territoire est assez spécifique au regard de sa population.
En effet, nous avons pas mal de captifs : des personnes âgées, des personnes à faibles ressources qui ne disposent pas forcément de véhicules pour se déplacer et des jeunes. Ces captifs-là nous les avons retrouvés, mais les actifs, eux étaient confinés en télétravail ou en autorisation spéciale d’absence ce qui explique la baisse de fréquentation.
Aujourd’hui nous avons retrouvé le niveau de fréquentation, voire plus que nous avions avant le premier confinement. Finalement, cela a été une période un peu difficile pour notre réseau, mais nous avons très bien réagi avec notre exploitant en mettant en place toutes les mesures sanitaires nécessaires, que ce soit gestes barrières ou distanciation sociale.
Il y a tout de même eu un impact financier. Nous nous devons aujourd’hui de combler le déficit de recette et de dispositif covid auprès de notre prestataire. Cependant, au regard de notre réseau et de la faible tarification (50 centimes par trajet), les recettes n’ont pas eu d’impact préjudiciable pour la collectivité par rapport au versement transport et nous avons pu continuer à fonctionner comme nous le faisions auparavant.
O : Vous utilisez aujourd’hui des Zenbusbox comme ZenbusCollect (c’est-à-dire comme un de nos moyens de production de données) : que pensez-vous de ce système déployé dans vos bus ?
M.J : Nous avons choisi la ZenbusBox pour des raisons d’exploitation. En effet, le dépôt que nous avons sur le territoire ne nous appartient pas, nous devions donc sécuriser la présence des smartphones dans les véhicules et nous ne savions pas comment gérer cette situation.
Cependant, aujourd’hui avec la Zenbusbox les conducteurs ne disposent pas du module d’avance et de retard aux arrêts et cela est parfois préjudiciable pour notre activité, car ils ont du mal à se réguler comme cela est prévu dans le contrat.
Cela étant, d’ici peu de temps, nous allons mettre en place des tablettes et des écrans Lumiplan dans les véhicules pour l’annonce orale et physique à l’attention des voyageurs combiné avec le module Zenbus qui permettra aux conducteurs d’avoir les avances / retards.
O : Nous connaissons les enjeux de performance, d’optimisation et d’attractivité des réseaux transports, comment Zenbus répond à ces besoins ?
M.J : En termes de performance, c’est un Système d’Aide à l’Exploitation (SAE) qui est assez intéressant puisque cela permet de suivre la réalité des services : est ce qu’ils sont effectués ? Est-ce qu’ils ne sont pas effectués ? En cas de réclamation des usagers, nous pouvons avoir la meilleure des réponses possibles.
En termes d’optimisation, pour les usagers l’information voyageurs leur permet de se sécuriser sur la présence et l’arrivée du véhicule. Nous avons beaucoup de jeunes sur le territoire qui sont très souvent équipés de smartphone et cela leur permet d’avoir cette information en temps réel.
Cette information en temps réel est également très importante pour nous par rapport à nos partenaires. Nous avons travaillé ensemble sur la mise à disposition du format GTFS-RT sur l’open data (transport.data.gouv.fr). Nous avons d’ailleurs un réutilisateur qui est le système d’information multimodale FLUO Grand Est qui combine l’ensemble des réseaux de transport en commun sur la région Grand Est.
De plus, l’application Zenbus nous permet d’être en contact avec nos usagers. Grâce à la messagerie, nous pouvons communiquer avec eux et leur donner des informations. C’est très important notamment en cas de perturbation comme c’est le cas actuellement sur une de nos lignes, nous pouvons informer nos usagers des changements d’horaire, etc.
Zenbus nous a permis également de nous rendre compte des difficultés rencontrées par rapport à nos temps de parcours et nous a ainsi permis de nous ajuster le mieux possible pour donner un maximum de service à nos usagers.
Aujourd’hui l’objectif du Syndicat Mixte des Transports en commun de Nancy, de l’intégration tarifaire et de la coordination des différents réseaux de transports les uns avec les autres, c’est d’offrir aux usagers une coordination entre les différents réseaux la plus efficace possible. Lorsque nous parlons de temps-réel, l’idéal serait d’avoir des informations sur les correspondances et le niveau de service des correspondances en temps-réel pour les usagers à l’intérieur de nos véhicules.
En effet, nous savons qu’il peut y avoir du retard sur le réseau de TER, tout comme sur notre réseau en cas de perturbation et c’est très important pour l’usager de pouvoir se sécuriser et sécuriser son déplacement. L’information en temps-réel est très importante pour nos usagers.
O : Zenbus en une phrase ?
M.J : Zenbus c’est avant tout l’efficacité et la fiabilité pour un rapport qualité prix très avantageux pour des petites collectivités.
O : Merci Michael Jonvel !